« from Papi and Okasan: Lion’s Manor Rooftop » No.1 et 2 par Kevin Ei-ichi deForest. Huile sur lin et toile. 2017. 18 po x 43 po x 4 po
Dans le but de vous aider à préparer la meilleure demande possible pour une subvention du CAM, nous avons fait appel à quelques évaluateurs qui ont déjà œuvré au sein de son comité d’évaluation par des pairs au cours de la dernière année. Au cours des prochains mois, nous partagerons certains de leurs conseils sur la façon de produire une subvention qui sera acceptée et comment préparer une proposition de projet, et vous livrerons aussi des astuces provenant de la salle où se réunissent ces experts.
Tout d’abord, nous accueillons Kevin Ei-ichi deForest (il/lui), un artiste en arts visuels né à Winnipeg, au Manitoba. Kevin a étudié à l’Université du Manitoba (BES 1983, Baccalauréat en beaux-arts 1986) et à l’Université Concordia (Maîtrise en arts visuels 1994). Dans le cadre de sa démarche artistique, il pratique la peinture et le dessin et crée des installations vidéo. Son travail se concentre principalement sur la représentation de son identité de race mixte suisse et japonaise, à travers la lorgnette de la culture populaire et de la photographie familiale. deForest a exposé à l’échelle nationale et internationale. Kevin habite présentement à Brandon, au Manitoba, où il travaille au département d’arts visuels IshKaabatens Waasa Gaa Inaabateg de l’Université Brandon.
En tant qu’évaluateur, que recherchez-vous pour qu’une demande de subvention soit acceptée?
Un texte simple et clair sur votre projet, qui expliquera ce que vous avez l’intention de faire. Un texte sans style trop fleuri ou de termes trop techniques me convient tout à fait. Il est pertinent aussi d’expliquer le point de vue unique duquel vous partez, et si le tout est en relation avec votre identité ou avec la recherche particulière qui est la vôtre.
J’aime faire des allers-retours entre le matériel d’appoint et le texte pour voir comment ils se nourrissent l’un et l’autre. Mais le vrai facteur déterminant pour moi est l’innovation et le caractère incontournable de ce qui est présenté : c’est ce qui a le plus de poids dans l’évaluation. Il ne faut pas oublier que ces subventions sont accordées pour l’art essentiellement, et le matériel d’appoint doit l’expliquer et l’exprimer sans équivoque.
Pour en savoir plus : Neuf façons d’améliorer votre matériel d’appoint
Quel pourrait être la plus importante lacune d’une demande de subvention?
Le plus grand problème serait de présenter une proposition qui montre un manque de sensibilisation aux enjeux pertinents actuels et aux questions qui touchent le monde de l’art contemporain. Ce peut être une question de contenu du travail présenté, de ton du texte, ou une absence de reconnaissance des implications culturelles et des préoccupations derrière l’intention du projet.
L’historique se vos expositions dans votre CV est aussi une bonne idée, alors en fonction du stade où vous vous trouvez dans votre carrière, je m’inquiéterais si je ne voyais qu’un petit nombre d’expositions dans des établissements reconnus.
« Vous devriez chercher à communiquer votre propre voix avec passion, intelligence et sensibilité au cadre culturel dans lequel votre projet prendra vie. »
Pour les subventions du CAM, on exige des demandeurs qu’ils parlent de l’intégrité culturelle de leur projet. En tant qu’évaluateur, quelle importance accordez-vous à l’intégrité culturelle dans une proposition de projet, et que cherchez-vous comme réponse?
Comme mentionné précédemment, l’intégrité culturelle est essentielle au moment d’établir la crédibilité d’un projet. En tant que demandeur, vous devez être préparé à vous identifier en relation avec le thème que vous abordez. Il révèle dans quelle mesure vous avez réfléchi à l’état actuel de la communauté des arts et auprès de quelles communautés vous souhaitez vous investir dans le cadre de votre projet. L’intégrité culturelle peut aussi aider à valider la conduite respectueuse et réfléchie nécessaire pour naviguer à travers la culture et la communauté.
Pour en savoir plus : L’intégrité culturelle
Comment préparer une demande qui se démarquera?
Simplement en ayant recours à une présentation claire de votre pratique artistique novatrice et éclairée. Il vaut la peine de préparer une version de la demande qui pourra adopter un virage plus expérimental ou poétique, et une autre qui sera teintée d’humour. Mais uniquement si cela exprime mieux où vous voulez aller avec votre projet. Vous devriez chercher à communiquer votre propre voix avec passion, intelligence et sensibilité au cadre culturel dans lequel votre projet prendra vie.
En quoi votre expérience en tant qu’évaluateur a-t-elle changé la façon dont vous abordez la rédaction de demandes de subventions?
Ma démarche d’évaluateur m’a aidé à mettre en pratique ce que je prônais et à travailler plus fort pour arriver au cœur de mes intentions de manière plus claire. Elle m’a sensibilisé à la façon dont la procédure d’octroi des subventions façonne inévitablement le travail, pour le meilleur et pour le pire. Elle m’a aussi permis de réaliser que dans une évaluation, tout peut arriver, en fonction de la personne qui dépose la demande et de la chimie entre les évaluateurs. Alors, si ça ne marche pas au premier essai, n’abandonnez pas.
Pour plus de renseignements, des vidéos et des ressources pour vous aider à préparer une demande de subvention au CAM, consultez notre page intitulée Comment présenter une demande.