Jesse Wente | Série sur les leaders des arts

À l’approche de la deuxième édition du programme Soutien – Leaders des arts, nous nous sommes entretenus avec plusieurs personnes autochtones, noires ou de couleur (PANDC) qui sont des professionnels des arts et de la culture et dont le rayonnement s’étend non seulement dans l’ensemble du Manitoba, mais également dans tout le pays, afin d’entendre leurs histoires et de tirer parti de leur sagesse.

Notre prochain invité est Jesse Wente, un écrivain, diffuseur et leader artistique Anishinaabe.

Il est né et a été élevé à Toronto, mais sa famille est originaire de Chicago et de Genaabaajing Anishinaabek. Il est membre de la Première Nation de Serpent River. Principalement connu pour son rôle de chroniqueur à l’émission Metro Morning de la radio de la CBC, qu’il a tenu pendant plus de deux décennies, il a également travaillé au Festival international du film de Toronto pendant onze ans.

En février 2018, il a été nommé directeur général du Bureau de l’écran autochtone. M. Wente a été nommé président du Conseil des arts du Canada en 2020, la seule personne issue des Premières Nations à avoir occupé ce poste.


CAM : Quand es-tu tombé en amour avec les arts pour la première fois?

JESSE : L’histoire que je raconte toujours est celle du premier film que j’ai vu au cinéma, Star Wars, en 1977, alors que j’avais trois ans. Je pense que l’on peut qualifier Star Wars d’art. En fait, disons-le ainsi : CE Star Wars, sorti à l’été 1977, était certainement de l’art. Si je devais déterminer un moment précis, ce serait sans doute celui-là, parce que j’ai commencé à développer une obsession pour les films et la culture visuelle après cet épisode.

C’est probablement le moment décisif, mais j’ai été très privilégié comme enfant : j’ai pu voir l’orchestre symphonique de Toronto, le ballet, je suis allé à Stratford [au festival]… Je me suis aussi initié au métier de comédien quand j’étais enfant et j’ai joué dans un groupe de musique. L’art était omniprésent pour moi, à l’époque; je n’ai pas de souvenir où l’art était absent de ma vie.

À quel moment avez-vous pris la décision de faire carrière dans le secteur des arts et comment en êtes-vous venu à prendre cette décision?

Mon amour du cinéma a perduré tout au long de mon parcours scolaire. J’ai étudié à l’Université de Toronto, au Cinema Studies [Institute]; je pense que j’envisageais vraiment à l’époque de devenir cinéaste. J’ai obtenu une bourse de la Fondation nationale des réalisations autochtones, aujourd’hui l’organisme Indspire. Indspire [a organisé] le stage que j’ai suivi à la CBC. Je ne sais pas si l’on pouvait parler « des arts », mais ç’a été le cas pour moi puisque je suis devenu critique de cinéma.

Je ne suis pas certain d’avoir pris la décision [de travailler dans le domaine des arts] dans le sens où je ne savais pas quoi faire d’autre à part ça. Pour ce qui est d’avoir transformé ce stage en une véritable carrière, tout s’est fait au fil de nombreuses années et de différentes manières, mais la pulsion de départ n’est en fait qu’un élan de passion.

Le point de départ, c’est que je ne voulais pas être un comptable : je voulais vraiment faire des films. C’était aussi très important pour ma famille que je poursuive des études universitaires, alors pour moi, l’université n’était qu’un moyen de faire des films. C’est devenu un moyen de faire à peu près tout sauf ça, du moins à l’origine, mais c’était l’idée de départ.

« Les artistes sont ceux qui prédisent ce vers quoi nous nous dirigeons et aussi qui libèrent notre imagination pour nous permettre de visualiser ce vers quoi nous pourrions nous diriger. »

Quel sens accordez-vous au fait d’être le premier autochtone à occuper les fonctions de président du conseil d’administration du Conseil des arts du Canada?

Je le perçois comme une responsabilité, une obligation. J’essaie d’aider un organisme qui est, à mes yeux, très important, non seulement pour nos collectivités, mais pour ce que nous appelons actuellement le Canada. Cet organisme est incroyablement important, mais ça ne signifie pas qu’il ne peut pas faire mieux.

Je dirais que j’ai été chanceux, ou privilégié, d’être la première personne autochtone à faire certaines choses. Je crois que la façon d’aborder ces responsabilités et ces obligations, c’est en vous disant que vous êtes seulement le premier. Vous essayez donc de mettre les choses en place pour que les autres puissent suivre, toujours.

Vous savez, je n’ai jamais vraiment imaginé être un jour le président d’une société d’État. C’est une relation complexe, et c’est sans doute normal, bien honnêtement. Mais [le rôle] existe et contribue à ma compréhension de la notion de financement et de la façon dont nous devons servir les différentes parties prenantes que nous servons. Si ce rôle peut être utile aux organisations et les aider à servir encore mieux non seulement les personnes des Premières Nations, les Métis et les Inuits, mais tous les gens, alors je souhaite jouer tous les rôles que je peux jouer.

Je crois qu’une part de l’obligation consiste à m’assurer que mon travail est à la hauteur pour que l’on comprenne – pas tant [le peuple autochtone], je crois que le peuple autochtone comprend que nous pouvons occuper toutes ces fonctions – que les autres personnes comprennent que nous devrions avoir le droit d’exercer ces fonctions, et que notre apport peut répondre à un besoin, tout particulièrement ces jours-ci. Et nous allons en fait nous attaquer au problème principal devant le monde entier, je crois, qui se résume ainsi : « Comment défaire les ravages d’un colonialisme provoqués il y a 500 ans? ». Dans le cadre de ce processus, le peuple autochtone doit jouer un rôle plus important, au sein même des systèmes qui leur ont fait du mal, tout en encourageant nos communautés à construire des systèmes et à reconstruire les systèmes qui nous soutenaient avant le colonialisme.

Donc j’ai deux chapeaux. Et entre le Conseil des arts du Canada et le Bureau de l’écran autochtone, j’essaie en quelque sorte d’exploiter au mieux mes deux rôles puisqu’il y a là une belle occasion à saisir. Ce n’est pas tant que je sois la bonne personne pour le faire; je suis sans doute simplement au bon endroit pour le faire. Les Anichinabés croient souvent que les leaders sont nommés pour une certaine période et pour accomplir une tâche en particulier. On peut faire le parallèle avec le canot : parfois, quand on doit faire du portage, on réalise que certaines personnes sont très douées pour le portage, mais qu’elles ne pagaient pas très bien. Alors on se partage les tâches. Je crois qu’en raison de mon bagage d’expérience, j’ai acquis des compétences qui sont utiles à cet effet.

Donc je tente d’utiliser au mieux tout ce qu’on m’a donné pour aider au mieux les gens, et le plus grand nombre d’entre eux. Et je le fais en quelque sorte à titre de passionné des arts.

Vous évoluez dans le secteur des arts et des médias du Canada depuis 25 ans, à titre de chroniqueur, d’administrateur, de conservateur, de cadre de direction et, plus récemment, d’auteur. Avez-vous perçu des changements sur la scène des arts au Canada depuis le début de votre carrière?

C’est radicalement différent, en fait. Je pense que, trop souvent, nous nous attardons sur des problèmes qui n’en sont pas, des éléments qui sont l’œuvre du statu quo. Mais c’est très différent, aujourd’hui. Lorsque j’ai commencé à travailler dans les médias, le réseau APTN n’existait pas. Il n’y avait aucune présence autochtone dans les cinémas ou à la télévision, et il n’y avait pas de médias sociaux. Il s’en est passé des choses, depuis!

Les choses ont beaucoup changé, et bien que ce soit important de reconnaître ces changements, il est crucial de nous souvenir de la façon dont ces changements ont pu voir le jour, c’est-à-dire grâce à la lutte, à la défense et à l’activisme, ainsi qu’à un énorme effort collectif pour faire bouger les choses. Mais encore ici, c’est la nature humaine de se laisser émouvoir par les petits détails, alors que vous avez déployé tant d’efforts pour faire bouger les choses. J’en suis coupable aussi. Je dirais que ce sont juste des éléments qui nous rappellent que nous avons encore du chemin à faire, mais que nous avons beaucoup avancé, que ce soit dans le domaine artistique ou autre.

J’ai deux enfants, âgés de 14 et 15 ans, et ils maîtrisent mieux l’anishinaabemowin que je le maîtrisais à leur âge. Et ils ont appris cette langue à l’école. C’est radicalement différent. Est-ce suffisamment radical? Bien sûr que non! Nous savons que ces choses prennent du temps, et ce n’est jamais rassurant de savoir qu’elles prennent du temps, mais elles ont néanmoins changé.

J’ai parfois de la difficulté à répondre à ce genre de question puisque je suis beaucoup plus intéressé par ce qui nous attend, sur différents plans. Bien entendu, je suis toujours curieux d’apprendre ce que nous avons traversé, parce que ces connaissances nous aident à comprendre où nous nous situons et la façon dont nous voulons changer, mais je crois que ce qui s’en vient ou ce qui sera intéressant à considérer pour le secteur culturel canadien, c’est… Je vais vous donner un exemple.

Lorsque j’ai commencé dans le métier, la notion de mondialisation des médias existait, mais elle ne prenait pas la même forme qu’aujourd’hui, où une série télévisée produite en Corée devient le contenu le plus visionné sur une plateforme de premier plan. La différence est de taille. Quand j’étais jeune, si vous vouliez voir la dernière production du cinéma asiatique, vous deviez vous rendre dans le quartier chinois et vous étiez chanceux si vous le trouviez. Maintenant, vous pouvez le diffuser en continu dans le confort de votre foyer.

Donc je pense que ce qui est intéressant pour la scène culturelle canadienne, qui a parfois lutté avec sa propre identité (en particulier au Canada anglais), c’est que la mondialisation est en fait une occasion pour la culture canadienne de se relever, de se réorienter.

On me demande souvent de m’exprimer sur l’avenir des médias, et voici ce que j’ai à en dire : Je crois que nous traversons une ère où une plus grande spécificité est synonyme d’une plus grande universalité. Dans un écosystème comme celui-là, les créateurs canadiens jouissent de belles possibilités puisqu’ils peuvent être très spécifiques. C’est particulièrement vrai pour les Premières Nations, les Métis et les Inuits qui, bien entendu, occupent ces lieux depuis bien avant la création du Canada. Il y a une spécificité qui est unique à cet endroit, et je crois que nous commençons à voir qu’elle peut toucher des publics qui dépassent de beaucoup nos frontières.

En fait, je pense que l’industrie des médias peut tirer des leçons des autres médias artistiques où l’on a vu des autochtones – qu’il s’agisse de littérature, de musique ou d’arts visuels, par exemple, commencer à occuper une place plus importante dans la culture canadienne ces dernières années, soutenus par des moyens vraiment modestes. Il n’y a eu aucun investissement majeur dans l’art autochtone; il n’y a eu que des itérations, des semblants d’investissements, en quelque sorte et voyez ce que ç’a donné. Je crois que c’est le signe que l’on s’investit, et certainement le signe de l’effervescence du talent dont nous disposons, mais également le signe qu’il existe un public que nous n’avons pas toujours reconnu, composé de vous et moi, mais aussi de ni vous, ni moi.

Je pense que les établissements du secteur culturel canadien jouissent d’un grand nombre de possibilités. Je crois que les artistes sont déjà en place : c’est au tour des établissements de se mettre à jour. Je pense que nous nous soucions trop souvent de la manière dont nous pouvons rester concurrentiels dans le contexte mondial alors que la façon la plus efficace de faire notre place est d’investir en nous et de raconter des histoires très spécifiques qui rayonneront au-delà de tout ça. Au fond, quelle est la clé pour réussir dans à peu près tous les domaines? Une mise en récit visionnaire, et je ne crois que ce talent soit rare, au Canada, quel que soit le médium artistique. Et il y a toujours un public pour les différentes formes de récit.

Je suis très optimiste par rapport à toutes les possibilités qui s’offrent à nous, tout en étant réaliste par rapport aux difficultés rencontrées par le passé et auxquelles nous continuerons d’être confrontés en raison de la pandémie. Le Conseil des arts du Canada a mis sur pied un plan stratégique intitulé « L’art, plus que jamais. » Pour moi, ce dont nous avons réellement besoin en ce moment, c’est de pouvoir imaginer à quoi l’avenir ressemblera, et qui est mieux placé que les artistes pour nous aider à le faire? Les artistes sont ceux qui – parfois pour le meilleur, parfois pour le pire – prédisent ce vers quoi nous nous dirigeons et aussi qui libèrent notre imagination pour nous permettre de visualiser ce vers quoi nous pourrions nous diriger. Nous avons désespérément besoin d’eux : voyez ce que l’imagination des artistes et de tous ceux qui racontent des histoires a engendré.

La première fois que j’ai vu un iPad, c’était dans un épisode de Star Trek des années 60; voilà comment l’art peut nous aider. Les choses ne sont pas inexploitées : en fait, c’est que nous, comme humains, pouvons imaginer quelque chose et le concrétiser. Voilà notre pouvoir en tant qu’animal. Nous avons besoin des artistes pour stimuler notre imagination puisque, à l’heure actuelle, nous devons imaginer à quoi ressemblera notre avenir et nous réorienter vers cet avenir. Je suis convaincu que les artistes peuvent nous aider à y parvenir.

« Votre rôle n’est pas d’opérer un virage à quatre-vingt-dix degrés : votre mission consiste à changer la trajectoire d’un degré. Ce virage d’un degré, ce changement, conduira à un résultat différent. »

Dans votre livre intitulé Unreconciled, vous traitez du tort causé par la mauvaise représentation des autochtones dans les médias et de l’importance d’une représentation autochtone honnête dans les arts, soutenue par les artistes autochtones. Quelle est l’importance de la présence des autochtones dans les coulisses également, dans des postes administratifs, comme cadres de direction ou siégeant à des conseils d’administration?

C’est tout aussi important, sinon plus. Je ne crois pas que l’on puisse tenir un discours souverain si on n’a aucun pouvoir sur les décisions qui sont prises. En réalité, la représentation à l’écran est nécessaire et importante, mais sans pouvoir décisionnel, ses effets sont limités.

Je crois que nous le comprenons bien aussi comme peuple autochtone. On nous a privés du pouvoir décisionnel dans tellement de domaines sur des questions nous concernant, et les choses ont mal tourné. L’idée est l’égalité du pouvoir. De nombreuses preuves démontrent l’efficacité de ce modèle, qui produirait de meilleurs résultats.

Je crois que cet aspect est extrêmement important. C’est pourquoi [le programme des chefs de file du secteur des arts] – j’aurais tellement souhaité qu’un programme du genre ait existé lorsque j’étais jeune, bien que je ne suis pas sûr – je veux dire, je croyais que j’allais devenir un artiste, mais j’ai plutôt bifurqué dans l’administration des arts, donc je ne suis pas certain que j’aurais posé ma candidature. Mais une partie de la vocation du Bureau de l’écran autochtone est d’assurer une issue positive aux personnes qui bénéficient d’un tel programme. Nous tentons de bâtir un organisme qui compte de nombreux administrateurs d’activités artistiques autochtones qui assument ce rôle.

Au fond, tout comme pour le discours souverain, nous commençons à mesurer les résultats même au sein des institutions coloniales. On aura besoin d’encore plus de gens de ce côté. Je crois que le véritable défi, c’est que la présence de nos communautés est nécessaire dans de nombreuses sphères, et nous voulons que nos communautés soient présentes, tout particulièrement si nous interagissons dans ces espaces.

Donc oui, c’est d’une importance capitale que nous occupions des postes associés à un pouvoir décisionnel, comme celui d’administrateur d’activités artistiques, que nous soyons partout. S’il y a une chose à laquelle je rêve, si je me mets à imaginer, c’est la vision que j’en ai. Nous nous retrouverions, notre communauté se retrouverait, partout, et cette présence et le travail réalisé… seraient transformationnels. Et je crois que nous devons reconnaître que le discours entourant la présence des autochtones a changé au Canada. Regardons seulement de 2017 à aujourd’hui – il y a eu un virage.

C’est d’une importance vitale d’occuper toutes ces fonctions, de nous sentir appuyés et à l’aise et de pouvoir faire le travail que nous devons faire pour nos communautés et pour le reste de l’humanité. On a parfois l’idée que les façons de faire, d’être et de comprendre des autochtones sont exclusives à notre peuple, alors qu’en réalité, elles peuvent profiter à de nombreuses personnes. Donc on souhaite plus d’administrateurs d’activités artistiques, s’il vous plaît! Et si un plus grand nombre de personnes se présentent, je m’assurerai que chacun puisse avoir du travail.

Quels conseils donneriez-vous aux professionnels des arts et de la culture autochtones?

Restez fidèles à vos convictions et à la personne que vous êtes. Essayez, autant que possible, de garder nos enseignements et notre mode de vie au centre de tout ce que vous faites, nos communautés au cœur de tout ce que vous faites. Sachez que de nombreuses personnes peuvent vous offrir leur appui. Sachez que vous êtes exactement là où nos ancêtres souhaitent que vous soyez, là où vous devez être et où votre communauté a besoin que vous soyez.

Et assurez-vous de prendre soin de vous, le mieux possible. Ce travail n’est pas toujours facile, mais sachez que dans tout ce que vous faites, il y a une part de guérison.

J’ai commencé à comprendre que le travail que je fais contribue à la guérison, la mienne et celle de notre communauté. Donc, essayez d’être doux avec vous-mêmes tout au long de ce processus. En veillant sur vous, vous vous assurez d’être pleinement présents pour votre communauté.

Sachez qu’il existe un réseau; il y avait des oncles et des tantes bien avant moi. Ils n’ont peut-être pas joué le même rôle que celui que je joue, mais ils ont travaillé dans la perspective qu’un jour, quelqu’un pourrait tenir ce genre de rôle. Et, à mon tour, je ne suis qu’un oncle qui tente de s’assurer qu’une place vous attend. Je pense aux gens qui sont venus avant, mais aussi à ceux qui sont venus après, et c’est ainsi que nous savons que nous sommes soutenus.

L’autre conseil que je pourrais vous donner m’a été donné avant d’accepter le poste de président du Conseil des arts du Canada. Lorsque vous vous lancez dans une aventure et que vous suivez un certain tracé, si vous modifiez votre trajectoire d’un seul degré, on pourrait croire que vous suivez toujours le même chemin, que vous êtes orienté dans la même direction. Mais après un certain temps, ce virage d’un degré vous aura mené à un endroit complètement différent de votre point de départ.

Votre rôle n’est pas d’opérer un virage à quatre-vingt-dix degrés : votre mission consiste à changer la trajectoire d’un degré. Ce virage d’un degré, ce changement, conduira à un résultat différent. Et après avoir amorcé ce virage d’un degré, il sera peut-être plus facile pour la personne qui viendra après vous d’opérer un virage d’un degré supplémentaire. Et c’est ainsi que se produisent de réelles transformations.

Alors, ne vous imposez pas la tâche de devoir complètement tout changer; ce n’est pas ce que j’ai fait. Les choses ont changé au fil des efforts et du temps. J’ai bâti en m’appuyant sur le travail de mes prédécesseurs, en sachant que d’autres pourront s’inspirer de mon travail. C’est pour cette raison que je peux dire que les choses sont radicalement différentes, de l’époque de mon entrée en fonction à aujourd’hui, mais à quels moments avons-nous fait de grands bonds en avant? Je ne suis pas certain que je pourrais nécessairement en discerner. Je crois qu’il s’agit de petits pas constants.

Trouvez de la satisfaction dans ces petits pas, ne soyez pas durs envers vous-mêmes, en cherchant à faire de grands bonds et à changer complètement la donne. Comme on me l’a dit souvent : avant de pouvoir courir, il faut savoir marcher. Sachez que vous êtes aimés, que vous êtes assez, et que le secret de toute chose est celui-ci : nous sommes ici pour nous entraider. C’est le propre de l’humanité. Vous savez ce que vous avez à faire. Faites-le du mieux que vous pouvez, et tout le reste se mettra en place.


Présentez une demande pour le programme des Leaders des arts

Le Programme des Leaders des arts du Conseil des arts du Manitoba contribue à renforcer les capacités de leadership chez les individus qui se définissent comme personnes autochtones, noires ou de couleur (PANDC) dans le secteur des arts et de la culture du Manitoba. Le programme a pour objectif de permettre à plus de PANDC professionnelles à accéder à des postes de haute direction dans le domaine des arts.

Ce programme bénéficie de l’appui d’une entente de partenariat entre le Conseil des arts du Manitoba et The Winnipeg Foundation.

La prochaine date limite pour présenter une demande est le 15 février 2022! Pour de plus amples renseignements sur la façon de soumettre une demande, visitez : https://conseildesarts.mb.ca/soutien-leaders-des-arts/.