Photo : Alyssa Bornn, « Mary’s Hand Towel «, 2023. Numérisation composite à plat modifiée. 44 x 70″.
La résidence pour artistes au Mont-Riding donne aux artistes professionnels du Manitoba le temps de se concentrer sur leur travail dans le milieu naturel splendide du parc national du Mont-Riding.
La première artiste résidente pour 2024 est Alyssa Bornn. Avant de s’installer dans le chalet historique de Deep Bay, Alyssa a répondu à quelques-unes de nos questions sur son travail et sur la manière dont elle passera sa résidence.
CAM : Parlez-nous un peu de votre pratique et de vous en tant qu’artiste.
Alyssa Bornn : Je suis diplômée de la School of Art (Baccalauréat en beaux-arts. spécialisé, 2019), artiste en activité et, à l’occasion, animatrice d’ateliers. Je fais principalement de la photo, mais mon interprétation de ce travail est peu structurée et non définie quant à l’apparence que cela peut prendre. Je m’intéresse aux rapports entre les différents types de médias; ainsi, j’utilise souvent un mélange de processus photographiques numériques et analogiques de même que la sculpture et des œuvres textiles pour exprimer mes idées et mes intérêts. Par exemple, le projet sur lequel je vais travailler pendant cette résidence consiste en partie à transposer des images numériques en grilles quadrillées, dont je me servirai ensuite comme on se sert d’un patron de tricot; j’utiliserai également un autre processus photographique comme source de couleur.
Parlez-nous du projet qui occupera votre temps au chalet de Deep Bay.
Au cours de ma résidence, je vais faire une série d’études de cyanotypie sur des surfaces de laine tricotée. La cyanotypie est un processus photographique sans appareil-photo qui consiste généralement à revêtir une surface, à poser des objets directement sur cette surface et à l’exposer au soleil. Les sections les plus exposées au soleil prennent une coloration bleue très intense, tandis que les sections recouvertes peuvent rester blanches (ou la couleur de la surface d’origine). Je vais employer ces principes ainsi que des processus standard pour revêtir et exposer la laine lors du prétraitement et de la teinture des fibres naturelles. Ainsi, j’espère produire différentes nuances de bleu et ensuite utiliser cette laine pour tricoter des images. Je vais également tricoter quelques bandes rectangulaires de laine, les revêtir directement et créer des expositions de ces surfaces au soleil.
Quelle est votre relation avec le parc et qu’est-ce que vous avez le plus hâte d’explorer?
Il y a deux étés, je suis allée au parc national du Mont-Riding pour la première fois et j’ai loué un chalet avec quelques bons amis et un chien. J’ai trouvé cela formidable de passer du temps dans une autre partie de la province et j’ai été impressionnée par sa beauté, dès notre arrivée en voiture. J’ai été séduite par les variations du paysage, l’eau claire, les sentiers forestiers et les sentiers des milieux humides. J’ai hâte de pouvoir me consacrer à faire de l’art à l’extérieur dans cet environnement, à explorer les sentiers et, de façon générale, à me retrouver près de l’eau.
Quelle influence ou inspiration espérez-vous retirer de votre projet ou votre pratique dans le parc?
Le processus de la cyanotypie crée des expositions à partir de la lumière du soleil; donc, d’une certaine manière, l’environnement et les conditions du parc feront partie de mon œuvre. Par ailleurs, j’ai hâte de pouvoir créer cette œuvre à l’extérieur et de m’inspirer de l’environnement naturel, en particulier de la lumière et de l’eau. À mon avis, séjourner dans le parc va m’encourager à ralentir et à me pencher sur les aspects pénibles du processus de tricotage mécanique. J’ai hâte d’observer de nouvelles formes dans le paysage qui pourraient se retrouver dans mon œuvre.
Qu’aimeriez-vous que le public et le personnel du parc sachent à propos de vous et de votre travail ?
Je suis une personne ouverte, n’hésitez pas à me poser des questions. J’adore parler des processus photographiques et des machines à tricoter!
Y a-t-il autre chose que vous aimeriez partager avec les lecteurs et la communauté du Parc national du Mont-Riding?
Je suis restée bloquée en Argentine à la suite de la fermeture des frontières en 2020. À l’époque, je me suis procuré une ancienne machine à tricoter (et ensuite une seconde) et j’ai appris à tricoter à la machine en regardant des tutoriels YouTube en espagnol. Quand je suis rentrée chez moi un an plus tard, j’ai rapporté les deux machines. Je les utilise principalement comme outils d’exploration graphique de genre tapisserie, mais j’ai aussi confectionné des chandails et d’autres vêtements sur ces machines.
La résidence pour artistes au Mont-Riding est offerte grâce à un partenariat entre le Conseil des arts du Manitoba et le Parc national du Mont-Riding.
Un séjour au chalet de Deep Bay vous intéresse? Renseignez-vous sur la façon de présenter une demande à la résidence pour artistes au Mont-Riding par l’entremise du volet de subventions Apprentissage – Résidences. Envoyez votre demande au plus tard le 15 janvier 2025 pour une résidence à l’été de 2025.