Diana Thorneycroft – Subvention majeure pour les arts 2016

Connue pour ses œuvres à la limite de l’acceptation publique, l’artiste Diana Thorneycroft explore souvent des thèmes exigeants pour les spectateurs. Au début des années 1990, elle s’est fait connaître sur la scène artistique canadienne grâce à ses autoportraits photographiques en noir et blanc à forte charge émotive dans lesquels elle explorait des thèmes liés à l’identité sexuelle et au corps souffrant. En 1999, son installation Monstrance, qui mettait en scène des cadavres de lapins, a déclenché un débat sur le financement public des arts. Mme Thorneycroft s’est intéressée à l’identité canadienne de 2005 à 2015, période pendant laquelle elle a produit quatre séries d’œuvres où elle jouait avec la notion de « canadianité ».

La plus récente œuvre de Mme Thorneycroft, une installation intitulée Herd, présente 150 chevaux en plastique (dont la moitié a été modifié) qui montent une rampe de 40 pieds. Ces chevaux transformés repoussent les limites de la beauté, de la vulnérabilité et du grotesque. Exposée pour la première fois le 3 avril 2016 à la galerie d’art Tom Thomson, à Owen Sound, l’installation sera présentée dans plusieurs autres endroits au Canada.

Mme Thorneycroft a reçu de nombreux prix, dont la Subvention de longue durée aux artistes des arts visuels du Conseil des arts du Canada, plusieurs subventions destinées aux artistes établis du Conseil des arts du Manitoba et la bourse de recherche Fleck du Banff Centre. Chargée de cours à l’école d’art de l’Université du Manitoba pendant 25 ans, elle se consacre à temps plein à sa pratique artistique depuis 2010. Ses œuvres ont été exposées partout au Canada, aux États-Unis et en Europe ainsi qu’à Moscou, à Tokyo et à Sydney, et sont représentées dans des galeries à Paris, Los Angeles, Detroit, Calgary, Winnipeg, London (Ontario) et Montréal.

Mme Thorneycroft habite à Winnipeg avec son conjoint, l’artiste Michael Boss.

DESCRIPTION DU PROJET (dans les mots de l’artiste)

« Depuis 2012, je transforme des chevaux en plastique fabriqués par des sociétés comme Breyer et Mattel. L’aboutissement de ce travail est l’installation Herd, qui présente 75 chevaux modifiés (et un nombre équivalent de chevaux non transformés) montant une rampe sinueuse de 40 pieds.

Après avoir modifié de nombreux chevaux, j’ai commencé à faire de même avec des figurines. Je m’imaginais ces nouvelles “créatures” comme les gardiens, tantôt gentils, tantôt infâmes, des chevaux. Comme les animaux dont ils ont la charge, ces gardiens mutants montrent des signes d’altérité et d’hybridité. Pour qu’ils puissent remplir leur rôle de responsables du troupeau, je devais les placer en contexte. Je les ai donc mis en scène dans un paysage riche en allégories.

Dans le cadre de mon projet, je me consacrerai tout autant à la préparation des objets qui feront partie de chaque “tableau” qu’à la production de photographies. Le niveau de détail qu’exigent la transformation et l’ornementation des figurines ajoutera un cachet d’authenticité à la fiction que je présenterai. De plus, je fabriquerai d’étranges structures architecturales et des meubles inhabituels, comme les chaises d’eau totémiques de mon installation Birdmen (ranch hands and members of the selection committee), qui feront partie intégrante de l’action.

J’ai réalisé huit photographies jusqu’à présent, et je compte en faire au moins douze de plus pendant la durée de la subvention. La dernière série d’œuvres, que j’intitulerai Black Forest (still waters), évoquera des contes de fées contemporains sombres et énigmatiques. »