La Résidence pour artistes au Mont-Riding offre à des artistes professionnels la chance de pouvoir trouver l’inspiration et d’élaborer leurs oeuvres dans le cadre naturel du parc. En retour, ces artistes invitent les visiteurs à interagir avec eux : une chance unique de découvrir le parc avec des yeux d’artistes!
Le travail de Michelle Wilson avec les bisons a débuté l’été dernier, alors qu’elle était artiste en résidence au Parc national du Mont-Riding, en 2016. Chaque jour pendant deux semaines, elle a observé les bisons qui habitent l’enceinte du lac Audy et capté des enregistrements audio des bêtes. En collaborant avec les agents de conservation, les membres des collectivités autochtones locales, les naturalistes et surtout les bisons eux-mêmes, Michelle a établi un lien avec ces créatures et leur biosphère.
« Ce projet m’a amenée à travailler sur une nouvelle série d’œuvres intitulée Wallow (se vautrer) », explique Michelle. « Se vautrer signifie se rouler dans la saleté comme le bison le fait, mais cela signifie également se consacrer entièrement à quelque chose, et tout particulièrement s’adonner avec complaisance à quelque chose [et] se complaire dans le malheur. Ces définitions décrivent mon engagement envers ce travail qui s’étirera sur plusieurs années, l’expérience derrière sa réalisation et les émotions apparemment contradictoires qu’il évoquera. »
Wallow intègre des enregistrements audio, des installations, la technologie GPS et des œuvres textiles. Ce projet reconnaît l’individualité des bisons du Mont Riding tout en les reliant simultanément à une perte historique profonde. Ce travail expérientiel rendra palpable la présence et l’absence du bison, ainsi que le lien inséparable qui l’unit à cette terre et à ses habitants. À l’automne 2017, Michelle reviendra à Mont Riding pour être témoin des échanges et faciliter les discussions portant sur la conservation, l’utilisation des terres et la culture autochtone.
« En utilisant les corps d’animaux, nous pouvons employer les connaissances contextuelles pour raconter des histoires à la portée plus large traitant de colonisation, d’interdépendance, de renouveau et de répression. L’histoire de ces bisons, du gouvernement canadien et des peuples autochtones locaux est toujours d’actualité. J’espère tirer parti des relations que j’ai bâties dans le cadre de mes recherches sur le terrain en 2016 pour observer les bénédictions, le port des peintures traditionnelles et les cérémonies d’offrandes pratiquées par les Premières nations locales avant l’abattage sélectif annuel de bisons. Bien que je comprenne la réalité qui nécessite le « retrait » de plusieurs bisons par an, je crois qu’il vaut la peine d’analyser, à la fois rationnellement et sur le plan affectif, nos actions et notre autorité sur les « autres » vies. »
À l’origine une artiste de la photo, Michelle Wilson a élargi sa pratique pour intégrer les nouveaux médias, la sculpture, le textile, le texte et les œuvres relationnelles. Elle a représenté le Canada aux Rencontres d’Arles en 2008 et, plus récemment, a livré une présentation lors de la 14e Conférence annuelle de l’Institut pour les études animales critiques. Michelle Wilson a obtenu son baccalauréat en beaux-arts de l’université d’Ottawa en 2005, et décroché un diplôme avec mention de la School of Photographic Arts d’Ottawa en 2008. En 2015, elle a soutenu avec succès la thèse de sa maîtrise en arts visuels « ANIMA : Visual Art as a Vehicle for Exploring Other Modes of Relatedness ». Elle est actuellement candidate au doctorat en art et culture visuelle à la University of Western Ontario.
Vous avez l’intention de faire un tour à Mont Riding ?
Venez rencontrer Michelle le samedi 30 septembre à 14 h, au centre des visiteurs.